[Coplan 7 ] Kenny, Paul - Signaux dans l'ombre (1954, Fleuve Noir).pdf

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PAUL KENNY
SIGNAUX
DANS
L’OMBRE
ROMAN
ÉDITIONS FLEUVE NOIR
69, Boulevard St-Marcel PARIS-XIII
e
En raison des références que le présent roman semble
suggérer vis-à-vis d’événements ou de situations qui
appartiennent à la plus brûlante actualité, l’auteur tient à
préciser qu’il s’agit ici de fiction pure et que toute
ressemblance avec des personnages ayant existé ou qui
existent, de même que toute similitude quelle qu’elle soit, tant
des personnages que des circonstances, doivent être
considérées comme étant le fait du hasard. Le présent livre,
rappelons-le, ne veut pas être pris pour autre chose qu’une
œuvre d’imagination.
L’A
UTEUR
.
Copyright by
«
Editions Fleuve Noir
»,
Paris. Reproduction et traduction, même partielles, interdites.
Tous droits réservés pour tous pays, y compris l’U.R.S.S. et les pays scandinaves.
CHAPITRE PREMIER
Malgré le vent glacial qui soufflait avec rage, Ken Judson avait le front
mouillé de sueur. Une flamme étrange brillait dans ses yeux. Couché à plat
ventre sur le sable humide de la plage, il cachait de ses deux mains le petit
détecteur portatif dont les trois cadrans scintillaient faiblement dans la nuit.
La mer faisait un chahut terrible. Les vagues, aussi hautes que des
maisons, s’engouffraient furieusement dans les rochers et parfois l’une
d’elles, plus forte encore que les autres, explosait comme une gigantesque
bombe d’écume. Le bruit sinistre de la détonation se répercutait longuement
dans les dunes désertes.
Judson vérifia une fois de plus les indications du détecteur. Aucun doute
possible : les aiguilles continuaient à osciller légèrement, mais leur position
ne changeait plus.
Alors, avec des gestes prudents, il tira de la poche de sa gabardine grise
une boussole, un fragment de carte d’État-Major, un crayon et un carnet.
Il ne lui fallut guère qu’une ou deux minutes pour noter les données du
repérage. Il remit ensuite son matériel dans sa poche, referma l’étui de cuir
du détecteur, sortit son Colt et commença à ramper vers la mer. Les
embruns mouillaient ses cheveux, sa nuque et ses mains. Très loin derrière
l’horizon marin, les avions à réaction poursuivaient leur ronde infernale.
Leurs sifflements se rapprochèrent, déchirèrent le ciel lourd et bas,
s’amplifièrent jusqu’à l’aigu puis se perdirent dans les ténèbres opaques du
continent.
Ayant décrit un large demi-cercle, Judson retrouva le sentier qui
rejoignait la route nationale. Il s’arrêta un moment pour inspecter les
parages. Il était très calme, bien qu’une formidable exaltation se fût
emparée de son esprit.
Aux abords de la route, il redoubla de circonspection et sa progression
devint encore plus lente. Il avait dégagé le cran de sûreté de son Colt, car il
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