Batailles & Blindes HS 40 (2019-09-10).pdf

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SOMMAIRE
INTRODUCTION
PREMIÈRE
PARTIE
LE
P.4
XII CORPS
P.10
P.18
P.10
P.30
P.40
CHAPITRE
1 - NANCY
CHAPITRE
2 - LE
XII CORPS
EN AVANT TOUTE
CHAPITRE
3 - REPARTIR
À L'ASSAUT
CHAPITRE
4 - LA SARRE
À PORTÉE DE MAIN
DEUXIÈME
PARTIE
LE
XX CORPS
XV CORPS
P.76
P.44
P.58
P.66
CHAPITRE
1 - VERS L'EST
METZ ET LA MOSELLE
P.44
CHAPITRE
2 - AVANCER
À TOUT PRIX
P.50
CHAPITRE
3 - SECTEUR
DE METZ
P.54
CHAPITRE
4 - CAPTURER
THIONVILLE...
CHAPITRE
5 - METZ
ENCERCLÉE !
TROISIÈME
PARTIE
LE
CHAPITRE
1 - AU SUD
DE PATTON
P.76
ANNEXE 1
ANNEXE 2
ANNEXE 3
PATTON
LE
«
MAGNIFIQUE
»
HASSO ECCARD
VON MANTEUFFEL
LA LIGNE SIEGFRIED
EN PHOTOS
P.82
P.98
P.108
CONCLUSION
P.110
LORRAINE
DE
PATTON
L'OCCASION MANQUÉE
La traversée de la France est rapide pour les troupes
américaines : après leur échec en Normandie, les
Allemands se replient vers le
Reich
et n'ont pour la
plupart plus aucune réelle volonté de combattre. Ici, des
Allemands se rendent à des
GIs
au mois d'août 1944.
INTRODUCTION
«
La campagne de Lorraine a-t-elle été une victoire ? Entre les mois de septembre et novembre
(1944,
NDLR),
la
Third Army
revendique la neutralisation de 180 000 soldats ennemis. Mais pour capturer la
Lorraine, pour faire un bond d’une centaine de kilomètres, la
Third Army
a eu besoin de trois mois et a
perdu 50 000 hommes, ce qui représente environ un tiers des pertes qu’elle a endurées tout au long de
la guerre en Europe
[1]
. » La réponse à cette question posée par Carlo d’Este, un des plus grands historiens
de l’US
Army,
en 1995 est complexe… car cette campagne menée par Patton l’est tout autant. La Lorraine
– plus particulièrement la Moselle et la région de Metz - est en fait la première ligne « d’arrêt » pour la
Wehrmacht.
Territoire annexé au
III. Reich
depuis 1940, la Moselle n’est de facto plus, pour Berlin, un
territoire étranger mais bien une partie de l’Allemagne. De plus, y établir une ligne de défense permet de
gagner du temps : le Westwall
[2]
, une ligne de fortifications allemandes s’étendant sur 630 kilomètres
entre la frontière des Pays-Bas est la frontière suisse, doit « recevoir » les divisions à
Balkenkreuz
en
retraite depuis la Normandie… et ainsi arrêter l’avance des Alliés occidentaux. C’est une course contre la
montre qui s’engage et qui va se dérouler dans des conditions météorologiques catastrophiques.
4
VERS LE CŒUR
DU
REICH
!
Du côté allié, la
Third Army
du fougueux (mais contro-
versé) général George S. Patton semble impossible à
arrêter. Au début du mois de septembre 1944, sa for-
mation a déjà atteint la Lorraine en formant un véritable
fer de lance ; au sud progressent à grande vitesse les
troupes franco-américaines ayant débarqué en Provence
lors de l’opération « Dragoon » du mois d’août 1944.
Comme ces deux unités n’ont pas encore effectué
leur jonction, Hitler y voit l’occasion de réaliser une
grande bataille d’encerclement en mobilisant de nom-
breux
Panzer
en Lorraine : frapper la
Third Army
sur son
flanc revient au très ambitieux
General der Panzertruppe
Hasso von Manteuffel et sa
5. Panzerarmee.
En pointe
du dispositif de Patton se trouvent les
XII
et
XX Corps
américains, dont certaines divisions n’ont pas encore
totalement récupéré des dégâts subis depuis leur arrivée
en Normandie : les
90th
et la
35th Infantry Division
manquent de personnels, tandis que la
4th Armored
Division,
elle, a vu ses troupes subir de lourdes attaques
durant les mois de juillet et d’août. Ce n’est pas tant le
besoin de renforts qui inquiète Patton au début du mois
de septembre mais la baisse drastique des approvision-
nements en carburant pour ses éléments motorisés.
La progression rapide des troupes alliées en France met
à rude épreuve le cinquième principe cher à Sun Tzu,
la logistique : le ravitaillement en carburant ne suit tout
simplement pas assez rapidement !
Le 29 août 1944, le général Eisenhower fait parvenir
à ses subordonnés une lettre où il décrit la marche
à suivre : «
L’armée allemande à l’Ouest a subi une
défaite significative durant la campagne de la Seine et de
la Loire, défaite infligée par les forces alliées combinées.
L’ennemi est en train d’être anéanti à l’Est, au Sud et au
Nord ; des dissensions internes naissent chez lui et les
premiers signaux de son effondrement apparaissent…
Nous devons, à l’Ouest, exploiter cette opportunité en
agissant rapidement et radicalement, tout en acceptant
le risque de pourchasser les forces allemandes. J’ai l’in-
tention de terminer la destruction des forces allemandes
à l’Ouest, puis de foncer directement vers le cœur de
l’ennemi
[3]
. » Par le cœur de l’ennemi, Eisenhower
entend bien sûr l’Allemagne, mais plus particulièrement
la Ruhr, cette énorme région industrielle sur laquelle la
puissance matérielle allemande repose. Quatre axes
d’attaque sont alors possibles, tous choisis en fonction
de la facilité géographique offerte. Le premier passe
à travers les plaines de Flandre, le second sur un axe
allant de Maubeuge à Liège, le troisième à travers les
Ardennes et le dernier
via
Metz pour passer à Sarrebruck
puis Francfort. C’est le second itinéraire, soutenu par le
quatrième, qui est choisi par Eisenhower : les deux voies
ont été, de tous temps, des lieux de passage privilégiés
par les armées opérant d’un côté et de l’autre du Rhin.
De plus, passer par Metz donne aussi l’occasion aux
Alliés de saisir la zone industrielle de la Sarre ; si elle
est d’une importance moindre que la Ruhr, la région
sarroise reste capable de fournir beaucoup de matériaux
à l’industrie allemande.
Sauf que le 2 septembre, Eisenhower ordonne à Patton
d’arrêter sa progression au-delà de la Meuse afin de
conserver le plus de carburant possible pour la poussée
vers le nord ; la
Third Army
n’aura ensuite plus qu’à
atteindre d’être ravitaillée en carburant pour se porter
à l’est et dépasser le
Westwall.
INTRODUCTION
Plus les Américains talonnent les Allemands, plus ces derniers oublient de faire sauter
les ponts qu'ils laissent derrière eux. Un mitrailleur ici pose pour le photographe sur
un pont alors que les hommes en arrière-plan ne semblent pas très menacés...
Eisenhower est un des architectes de la victoire alliée. Planificateur méticuleux,
c'est lui qui a la lourde charge de gérer les relations entre Américains et Britanniques,
dont plusieurs caractères ombrageux tels Montgomery ou Patton...
[1] Cité dans D’Este (C.),
Patton : A Genius for War,
HarperCollins, New York, 1995
[2] Plus connu en France sous le nom de ligne Siegfried.
[3] Cole (H.),
The Lorraine Campaign,
p.33, Whitman Publishing, 2012.
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